domingo, 7 de febrero de 2016

Tunisie



Durant le protectorat français de Tunisie, le français s’impose à travers les institutions, particulièrement l’éducation, qui deviennent un fort vecteur de diffusion. À partir de l’indépendance, le pays s’arabise peu à peu même si l’administration, la justice et l’enseignement restent longtemps bilingues alors que la connaissance des langues européennes est renforcée par l’exposition de la Tunisie à ce continent par l’intermédiaire de la télévision et du tourisme. Les gouvernorats de Béja, Gafsa, Médenine, Monastir, Sfax, Sousse et Tunis sont membres de l’Association internationale des régions francophones.

Les années 1990 marquent un tournant avec l’arabisation des cours de sciences jusqu’à la fin du collège, avec toutes les difficultés occasionnées par ce type de processus, afin de faciliter l’accès aux études supérieures et ce dans un contexte de réhabilitation du référent arabo-islamique dans l’espace public. En octobre 1999, les établissements commerciaux se voient contraints d’accorder deux fois plus de place aux caractères arabes qu’aux caractères latins. Dans le même temps, l’administration se voit contrainte de communiquer exclusivement en arabe mais seuls les ministères de la Défense et de la Justice et le Parlement sont totalement arabisés. 

Dans ce contexte, l’usage du français semble régresser malgré le nombre accru de diplômés du système d’enseignement, ce qui conduit au fait qu’une bonne pratique du français demeure un marqueur social important. Puisqu’elle reste largement pratiquée dans les milieux d’affaires, l’univers médical et le monde culturel, on peut même considérer qu’elle s’est embourgeoisée. En mai 2011 les utilisateurs tunisiens de Facebook montraient une préférence sans appel pour l'interface en français avec 94,60 %, suivie de l'anglais avec 2,72 % et un très faible choix de l’arabe avec 1,56 %.


D’après les dernières estimations fournies par le gouvernement tunisien à l’Organisation internationale de la francophonie, le nombre de personnes ayant une certaine maîtrise du français est chiffré à 6,36 millions de personnes, soit 63,6 % de la population.

Mauritanie





La Mauritanie est un membre de la Francophonie. Le rapport historique privilégié avec la France est toujours au goût du jour, même si la Mauritanie a fait le choix de l'arabisation et à institué l'arabe comme seule langue officielle dans sa constitution de 1991.

D'après des chiffres fournis par le gouvernement mauritanien à l'OIF, il y avait en 2003, et sur 3,1 millions de personnes, 167 399 (5,4 % de la population totale) francophones et 155 000 francophones partiels (5 %). De plus, d'après le dernier rapport de l'OIF sur la francophonie, on observe une très forte croissance du nombre d'apprenants du français en Mauritanie, suivant en cela une tendance générale du Maghreb. 

Actuellement, 300 000 élèves sont scolarisés dans une école bilingue (dont l'une des langues est le français) du primaire et 16 111 dans le secondaire, sans compter les élèves apprenant le français dans le cadre d'une scolarité normale.

Selon le rapport annuel de la Dubai School of Government daté de mai 2013, le français est la première langue d'interface la plus choisie par les utilisateurs mauritaniens de Facebook, le réseau social le plus utilisé dans le pays (bien qu'utilisé par seulement 3,5 % de la population, soit 110 000 personnes), avec 46 %, devant l'arabe (34 %) et l'anglais (6 %). 


Le pourcentage du français ayant toutefois régressé (70 % de part un an plus tôt) depuis l'ajout de nouvelles langues d'interface (14 % de part) et aussi face à la progression de l'arabe, le tout dans un contexte de désélitisation et de démocratisation de l'accès à l'Internet.

Maroc

         


        Le français n'est pas langue officielle, mais le Bulletin officiel est publié à la fois en arabe et en français, qui reste la langue de travail de beaucoup de ministères marocains. C'est la langue officieuse des domaines comme l'économie, les études supérieures scientifiques et techniques, entre autres. Il est enseigné dans les écoles primaires, collèges et lycées, dans toutes les universités et dans les écoles supérieures.

         À nouveau, nombre de Marocains en milieu urbain choisissent d'élever leurs enfants en français afin de leur donner un atout pour leur vie professionnelle164. Selon une enquête publiée en 2010, le français est très largement maîtrisé au Maroc : 10 366 000 personnes sont considérées comme francophones (sachant le lire et l'écrire), soit 32 % de la population totale ou 39 % de la population âgée de 10 ans et plus (9 336 564 de personnes sur 23 700 447 selon le recensement de 2004, soit 39,4 %, ou encore parmi 13 516 992 personnes de 10 ans et plus sachant lire et écrire, soit 69,1 %)166. Ceci n'inclut pas les personnes sachant parler le français mais qui ne savent pas l'écrire ou le lire. Le français est bien plus parlé en ville qu'en milieu rural. Notons également qu'au Maroc, le français est la seule langue d'enseignement pour les études supérieures dans les domaines scientifiques, ainsi que dans les deux tiers des filières juridiques, économiques et sociales. Le français constitue donc une langue d'ouverture à l'international pour de nombreux étudiants marocains.

        L'enseignement en primaire ayant été arabisé dans les années 1980, de nombreuses familles scolarisent leurs enfants dans le privé afin de leur faire donner une meilleure maîtrise du français. Des mesures sont prévues par le gouvernement pour permettre un plus grand accès aux écoles privées.

En mai 2014, 75 % des utilisateurs marocains de Facebook postent en langue française, contre 33 % en langue arabe et 13 % en langue anglaise ; la langue française progressant de 13 à 19 % dans les trois pays que sont le Maroc, l'Algérie et la Tunisie (pas de précision quant au pourcentage allant à tel ou tel pays) dans le nombre d'utilisateurs l’utilisant.


Au Maroc, en 2011, 79 % des films produits sont tournés en arabe, 17 % en français et 4 % en anglais. La prochaine mise à jour avec les données de 2012 et 2013 sera publiée en 2015.

Algérie




Selon le livre La Langue française dans le monde 2010 de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), page 9 : « Nombre de personnes âgées de cinq ans et plus déclarant savoir lire et écrire le français, d'après les données du recensement de 2008 communiquées par l'Office national des statistiques d'Algérie : 11,2 millions, soit 33 % (un tiers) des 34,4 millions d'Algériens, et plus en termes de pourcentage en excluant les moins de 5 ans (qui en Algérie ne sont pas encore scolarisés). »

« Ce chiffre ne tient pas compte de ceux qui sont capables de s'exprimer en français ou de le comprendre [...] » : il y a forcément plus de personnes sachant parler la langue française que de personnes sachant la lire et l’écrire.

Selon un sondage publié par l'institut Abassa 60 % des foyers algériens comprennent et/ou pratiquent le français et selon une étude du conseil supérieur de l'enseignement, 70 % des parents d'élèves souhaitent que leurs enfants apprennent le français.

En Algérie il y a 111 000 personnes qui ont le français pour langue maternelle, pour la plupart des descendants de Pied-Noir.

Qu'est-ce que l'Afrique francophone?

       





        L'Afrique francophone désigne tous les États d'Afrique ayant la langue française en partage. Le français d'Afrique est le nom générique des variétés de français parlées par environ 115 millions d'Africains dans 31 pays d'Afrique francophone. Cela comprend ceux qui parlent le français comme première ou deuxième langue dans ces 31 pays d'Afrique francophone (de couleur bleu sombre sur la carte), mais il ne comprend pas les francophones vivants hors d'Afrique francophone. L'Afrique est ainsi le continent avec le plus de locuteurs du français dans le monde. Le français est arrivé en Afrique avec la colonisation par la France et par la Belgique. Ces francophones d'Afrique forment maintenant la partie la plus importante de la Francophonie.

Les pays francophones représentent près de la moitié des pays africains pour un tiers de la population du continent africain, et parmi ce tiers environ un tiers est francophone, ce qui fait qu'un africain sur 9 parle français.

Le français est surtout une langue seconde en Afrique, mais dans certaines régions, il est devenu la première langue, comme dans la région d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. Dans certains pays, il s'agit d'une première langue parmi certaines catégories de la population, comme en Tunisie et au Maroc où le français est la langue maternelle dans les classes supérieures (de nombreuses personnes dans les classes supérieures sont bilingues simultanées en arabe / français), mais seulement une langue seconde dans la population générale.

Dans chacun des pays francophones d'Afrique le français est parlé avec des spécificités locales en termes de prononciation et de vocabulaire. On estimait en 2010 qu'il y avait 120 millions d'Africains francophones, chiffre en forte progression (seulement 79 millions d'Africains francophones estimés en 1997 et 115 millions en 2006). Selon une estimation de l'Organisation internationale de la Francophonie de 2014, 54,7 % des 212 millions de locuteurs quotidiens du français dans le monde (soit 116 millions) se situent en Afrique.